La gourmandise et la luxure - Stéphane Mercier
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La gourmandise et la luxure

Si l’association des deux péchés capitaux de gourmandise et de luxure peut surprendre au premier abord, elle se justifie d’après l’étroite similitude des mécanismes qui les gouvernent. Les plaisirs du ventre et du bas-ventre, bien qu’ils soient certes distincts et que les premiers soient ordinairement plus modérés que les seconds, sont en effet, complices dans le crime : ils aspirent à l’assouvissement d’un désir immodéré de posséder, de s’assimiler, d’assouvir une faim pour le plaisir des sens.

Puisqu’il en va souvent du désir de la chair comme du désir de la chère, on traitera ensemble ces deux désordres fonciers, et d’autant plus volontiers que, le terrain de la chère étant moins glissant que celui de la chair, il suffira, pour bien comprendre ce qu’il vaut mieux taire à propos du second, de saisir les ressorts analogues du premier.