La colère - Stéphane Mercier
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La colère

Voilà bien un péché capital qui n’a pas l’air d’en être un. La colère, en effet, n’est-ce pas cet élan impétueux (thymos) qui était, pour Platon, l’une des principales vertus (le courage), pour peu qu’il soit guidé par la raison ? L’homme en colère est un homme de cœur, un homme que l’injustice n’écrase pas, mais révolte, enflammant son désir de restaurer la justice bafouée.

Les auteurs spirituels eux-mêmes ne paraissent pas toujours s’accorder sur la nature de la colère et ce qu’il convient que nous en fassions : saint Thomas ne va-t-il pas jusqu’à écrire que manquer de la passion de colère, c’est être vicieux (cf. IIa-IIæ, q. 158, a. 8) ? Une meilleure compréhension de la colère doit nous conduire à distinguer la passion du péché, pour ne pas confondre l’élan d’énergie psychologique et l’offense à Dieu et à l’ordre de la raison.