Aristote, malgré toutes les critiques qu’il a adressées à la philosophie de son maître Platon, est en même temps son plus fidèle disciple. Le seul, durant des siècles, à avoir nettement perçu les implications géniales de la « découverte », par le philosophe athénien, du suprasensible, autrement dit : de l’immatériel.
Certes Platon s’est fourvoyé en défrichant le terrain pour déchiffrer le code de l’univers « derrière » la matière, mais il a indiqué dans quelle direction porter le regard de l’intelligence « après » et « au-delà » l’étude du monde visible : metà tà physiká. Une perception plus adéquate de la réalité suprasensible occupe Aristote dans les cahiers formant l’œuvre que la tradition désigne donc comme sa Métaphysique, dont les structures de fond demeureront largement inchangées chez saint Thomas d’Aquin. Cette septième conférence a pour but de montrer la progression et les concepts fondamentaux de la métaphysique aristotélicienne, qui forme bien un projet unifié—quoi qu’en pensent certains interprètes du vingtième siècle.