On voit ainsi que Dieu, en se révélant, intervient certes dans le monde, mais sans déraciner absolument les hommes de leur temps et de leur culture : être dans le monde sans être du monde. L’homme nourri de la Révélation est appelé à devenir un véritable équilibriste afin de ne pas rejeter la culture, œuvre de la nature humaine, et donc aussi, indirectement, de Dieu comme auteur de cette nature ; ne pas rejeter la culture, et cependant, en même temps, la transcender aussi pour l’élever à l’ordre surnaturel, seul capable de combler notre désir d’infini. En ce sens, il est permis de parler d’une pédagogie divine, qui soulève sans déraciner, qui va chercher les hommes pour les emmener où ils ne seraient pas allés si personne ne les avait guidés.