Entre matière et raison

Entre matière et raison

Les émotions que nous avons évoquées précédemment relèvent de la manière dont un vivant s’approprie son expérience du monde. La distinction entre l’instinct animal et la capacité de « modeler » les réactions instinctives chez l’homme suggère qu’une interprétation strictement matérialiste de la condition humaine manque quelque chose.

Plus généralement, le « monisme » matérialiste, qui nie qu’il y ait autre chose que la matière, se heurte à des difficultés insurmontables. Or les objections à la vision matérialiste, pour être pertinentes, proviennent souvent d’un milieu dualiste, lui aussi engagé dans des impasses que le matérialisme a beau jeu, alors, de dénoncer en retour.

Une fois encore, la clé de l’énigme se trouve dans le réalisme aristotélico-thomiste et la théorie « hylémorphique », seule capable de surmonter les apories du strict matérialisme comme celle du dualisme cartésien. Une meilleure compréhension de la relation entre l’âme et le corps constitue, à cet égard, le point de départ qui permettra, pour la suite, une juste articulation entre le registre de la sensibilité et celui de la vie proprement spirituelle, d’où sourdent l’intelligence et la volonté.

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